Jean-Louis Lichtenauer,  L'Alsace, juin 2018
"Ecrire la nature", Pôle Média Culture, Colmar

"L'artiste Christine Close, pour expliquer le titre de l'exposition Ecrire la nature, dit que c'est dans la nature qu'elle recueille petites branches, végétaux collectés lors de ses promenades pour composer des paysages stylisés. Parcourant l'espace, le visiteur découvrira les diverses facettes de la plasticienne, passant de collages, au fusain sur carton, à l'encre de Chine diluée dans un jus de sa composition lui conférant une tonalité ocre. Incontournables, les remarquables plissés en technique mixte, donnent l'impression d'écorce de bouleau pendant que d'autres font penser à du lichen.Une exposition à voir pour partager avec l'artiste, le rapport à la nature dont elle dit "notre société, dans une effervescence permanente, a modifié notre rapport au temps. Il devient difficile de s'isoler pour retrouver un peu de quiétude, pour se retrouver tout simplement. Or les plantes, les arbres sont notre vie. Pour retrouver force et ressourcement nous pouvons nous tourner vers la nature" ..." 

Jean-Luc Nussbaumer, l'Alsace, janvier 2018
"Danse le trait", Espace Rhénan, Kembs

... L'essence du geste ..." de cette expérience , auprès des danseurs du Ballet du Rhin, sont nées différentes série de dessins, croquis, peintures, réalisées sur le vif ou dans son atelier. Dans l'exposition Danse le trait, l'artiste part d'une écriture figurative pour arriver à une écriture de plus en plus abstraite où ne reste que l'essence du geste. " Le travail et la passion des danseurs sont remarquables. Leur attitude est un modèle; ils sont debout, toujours à l'écoute et leurs corps reflètent tout leur amour pour la danse et pour la vie. CC" ..."


Daniel Eckly, Les Affiches-Moniteur,  octobre 2012
"REVES A TOUS LES ETAGES", Etappenstall, Espace Culturel ville d'Erstein

Les oeuvres de Christine Close s'inspirent à l'évidence du récup'art. Minimaliste, ses réalisations, des chaises de petit format, sont fabriquées avec du carton et du papier kraft, créant à elles seules l'espace d'un univers fantasmagoré où Gulliver ne serait pas désemparé et la muse de Raymond Waydelich, Lydia Jacob, se retrouverait. Maisons de poupée de son enfance, réminiscence d'un passé révolu recréé à force d'astuce et de dextérité, les chaises de C. Close sont bien des éléments d'un monde propre à l'artiste, d'un monde rêvé. Ses Libellules et Papillons épinglés dans leur boîte comme dans un cabinet de curiosité ou celui d'un entomologiste évoque avec un minimum de moyens cet autre monde où il fait bon rêver.

Liliane Andrès, DNA, octobre 2012
"REVES A TOUS LES ETAGES", Etappenstall, Espace Culturel ville d'Erstein
"Talents de rêves"

Les chaises en papier de Christine Close, toutes de plis vêtues, ouvrent l'imaginaire. Il y en a des grandes qui se font la conversation et de toutes petites qui semblent sorties d'une maison de poupée. Christine Close peintre, plasticienne et photographe d'origine bruxelloise, vit actuellement en Alsace. Elle a entamé la série des "Plis" en l'an 2000. Elle parle "d'univers infini du pli", un pli tantôt réel, tantôt virtuel qui fait référence à la terre, ses crevasses, aux plis des plantes, du tissu, aux rides mais aussi aux plis de l'imaginaire et du cerveau. On s'y arrête, on s'interroge peut-être mais surtout on admire ce travail minutieux, objets de carton et de papiers, délicats comme un ouvrage de dentellière.


Stéphane Valdenaire, historien de l'art, Saint-Louis, 2011
"PLIS DE VIE"
Forum de l'hôtel de Ville, Saint-Louis

L’infini du pli chez Christine Close

Christine Close a entamé la série des Plis en l’année 2000. Ce qui n’était qu’une solution technique est devenu la matière d’une exploration systématique qui se poursuit encore aujourd’hui. Le pli lui servait à l’origine à préparer les surfaces à peindre avec des papiers collés qui créaient un relief. Découvrant le potentiel plastique de cette texture, elle a décidé de la travailler pour elle-même. Le pli est devenu son motif principal.

Les écrits et le travail de Christine Close assignent au pli des fonctions multiples, parfois contradictoires. Il à la fois abstrait et concret : les titres, les vers font référence à la Terre, à ses crevasses. La forme en tondo de certains plissés parfait l’analogie. Parfois, c’est aux animaux que le pli se rattache : carcasses, chair, articulations. La présence du monde s’affirme aussi par les journaux pliés, dont les textes sont lisibles à travers les glaçures de la peinture. Quel que soit le référent, la nature parle dans les plis de Christine Close qui, comme Vinci, pense que les taches, les crevasses, en un mot l’informe, parlent à l’imagination.

L’artiste parle d’univers infini du pli : cet infini est contenu à la fois dans le disque qui constitue certaines œuvres et dans la profondeur de leurs crevasses. L’infini passe aussi par les séries, très nombreuses (il y a très peu d’œuvres isolées dans l’œuvre de Christine Close). Les différentes techniques (peinture, dessin, sculpture, photographie) déclinent un même thème, là encore sans fin prévisible. L’exposition au Forum élargit le domaine du pli à un ready made (sous la forme d’un bandonéon).

Mais Christine Close conjure l’uniformité en exploitant le potentiel de chaque technique. Le pli est tantôt réel, tantôt virtuel. Dans les peintures-reliefs, il se parcourt tactilement, quand l’œil effleure les remous de la texture plissée. Dans les dessins et les photographies, c’est la lumière qui prend en charge le relief absent : le modelé synthétique du dessin noir et blanc, les infinies nuances des gris pour les clichés. Le dessin livre des volumes simplifiés, la photographie sculpte avec la lumière.

Christine Close accentue les liens entre matière, lumière et texture. Aimant travailler avec les propriétés du matériau brut, comme le papier kraft, elle se sert parcimonieusement de la couleur, l’axant sur un clair-obscur traditionnel fait de noir et de blanc. Le blanc rehausse les textures plissées et fait ressortir le noir des crevasses. Cette technique simple permet un relief accentué, quand bien même l’œuvre est relativement plate. Les sculptures, souvent sphériques, ont moins besoin de cet ombrage par la couleur. En revanche, les photographies creusent d’autant plus l’espace qu’elles sont en deux dimensions. L’artiste y capture des plis profonds, très riches, véritablement sculptés par la lumière.

Les photographies de Christine Close présentent des rapports intéressants avec d’autres aspects de son travail (notamment les rapports avec la danse). Elles semblent mettre plus en scène le mouvement : qu’il soit centrifuge ou centripète, en ligne ou tourbillonnant. Des fractions fictives se recomposent dans la lumière, même si l’on sait que le tissu, déplié, serait d’une pièce.

L’artiste travaille autour de l’unité. Ses tableaux sont souvent sans centre, composés d’un bloc, comme un all over. Ils pourraient se prolonger à l’infini. Mais on y trouve aussi la place pour l’accident, pour le détail, dans l’infinitésimal. Christine Close en appelle à un art silencieux, fascinée par la création et les écrits d’un Hans Arp. Elle s’exclame, au détour d’un poème : « Que c’est bon quand tout s’arrête ».
Mais dans le même temps, elle convoque diverses analogies, fascinée par les plis de la nature : plis physiques (de la terre, des tissus, des plantes), plis virtuels (nuages, visages), mais aussi plis du cerveau, de l’imagination. Le pli est peut être tout ce qui articule des réalités différentes entre elles. Il est une faille qui réunit en même temps (car au fond de la crevasse du pli, il y a la continuité du papier, de la terre, ou du tissu). Le pli met donc sur la voie d’une unité du monde ; c’est peut-être ce qu’il faut entendre lorsque l’artiste énonce, dans son poème Plissés, cette équation simple : « plissés comme la sagesse d’une vieille femme ».

L’exposition du Forum est un palimpseste fascinant où l’artiste invente, à chaque œuvre, un nouveau parcours visuel et affectif dans l’infini du pli.


20.01.2012
Dr. Antje Lechleiter, Freiburg
„Collagen und Papierobjekte“
Haus der Modernen Kunst, Staufen

Christine Close ist von den haptischen Qualitäten des Werkstoffes „Papier“ fasziniert. Sie liebt es, Papier zu schichten oder zu falten. Grundlage ihrer Arbeiten ist die Idee, durch die Wiederholung einer Formung zu einer Rhythmisierung zu gelangen. Ob wir ihre Werkgruppe „Plissés“, ihre bizarren Libellen und bunten Schmetterlinge aus gedrehtem Papier, ihre Stühle oder Stelen betrachten, in allen Werken entsteht durch die das Papier bearbeitende Hand die Regelmäßigkeit eines Taktes. Ähnliche Gesetzmäßigkeiten finden wir im Tanz, aber auch verbildlicht im Ornament, und so entsteht in beiden Ausdrucksformen – also im Tanz wie im Ornament – ein klar strukturiertes und dennoch lebendiges Gefüge. Bei diesen drei farbigen Arbeiten der Serie „Plissés“ wurden die gefalteten Papierstreifen in zarten Farbtönen übermalt und entfalten eine ausgesprochen poetische Wirkung. Im Untergeschoss sehen Sie hingegen Arbeiten, in denen die Struktur der braunen Pappen wie eine lederartige Oberfläche erscheint. Die drei Kreise aus Packpapier erinnern an plattgedrückte Kugeln, man assoziiert Prozesse wie Auflösung und Zerfall. So unterschiedlich die ausgestellten Werke von Christine Close also auch sind, immer hat man den Eindruck, dass der Akt ihrer Entstehung in der äußeren Erscheinung ablesbar bleibt. Die ruhig faltende und entfaltende Hand, die heftigere Bewegung beim Arbeiten mit dickem Packpapier und Karton, all das bleibt als Endergebnis eines durchlebten Gestaltungsaktes sichtbar. Und so erstaunt es nicht, dass für die Künstlerin das gefaltete Papier auch eine zeitliche Dimension hat. Die Falte nimmt das Vergangene und das Gegenwärtige auf und verbindet es mit dem Jetzt.


Emmanuelle Chaze « L’Alsace », 2005
« L’art philosophe »
Espace Lézard, Colmar

Christine Close capte le mouvement, le rythme, elle cadence ses toiles tout en privilégiant le dépouillement. Le résultat est né de plusieurs années d’expérience sur le mouvement, en particulier celui de la danse puisque l’artiste a travaillé plusieurs mois avec le Ballet du Rhin. Et si l’effet visuel incite effectivement à la méditation, C Close souligne aussi l’omniprésence du pli dans la vie quotidienne, par un rapprochement évident auquel le spectateur ne prête pas forcément attention : « on le rencontre dans la mode, dans le domaine de l’architecture, du design, dans la nature ou sur la figure humaine », entendez les marques du temps qui passe.


Françoise Henni « Le Journal des Spectacles », 2005
« Ecritures »
Le Triangle, Huningue

« Christine Close est un peintre de la vie, du mouvement. Avec elle, même la pierre s’anime ! L’esprit en éveil, ses nombreuses sorties, qui la conduisent soit au spectacle, au bord de la rivière ou ailleurs, sont toujours fructueuses. Cette observatrice décèle taches, fissures qui la ramènent dans son atelier le pinceau, la plume ou le crayon à la main pour une interprétation personnelle, longuement mûrie. Gestuelle de la danse, jeux d’écriture ludiques et légers, grandes encres de Chine, écriture de pierre ou de plissés, taches fortuites, crevasses de vieux murs, chaque travail lance le prochain! Entre aquarelles, encre de Chine, collage, photo, dessins, le trait de Christine Close vibre totalement. » 

Germano Beringheli « Genova Il Secolo XIX », 2007
« La gestualità dell’informale nelle opere di Christine Close »
Incontrare l'arte, Bogliasco, Genova

Il lavoro della Close, che produce alla conoscenza zone inedite di sensibilità, è suggirito alla spontaneità e all’immediatezza dalla casualità d’incontri con aspetti naturali (macchie fortuite, crepe nei vecchi muri, sgraffi ecc.) osservati nel corso di attraenti passeggiate e reificati, successivamente, nello studio in modo personale, impiegando matite, penne et inchiostri.
Con interventi molto concettuali e minimali, ricorrendo, inoltre, a quei collages che originano le correnti artistiche contemporanee – secondo le asserzioni di Martin Damus che insegna pedagogia delle arti alla Hochschule di Berlino e che ha scritto, nel 1973, un saggio su L’arte del neocapitalismo (tradotto e pubblicato nel 1979 da Laterza) – la Close produce strisce verticali, cartacee e pittoriche, le cui piegature e i cui passagi di colore contengono, simbolicamente, il significato vibrante dell’energia che esprime il tempo che passa.